وداع أختنا إيفون ماري

نبذة عن سيرة حياة أختنا ايڤون ماري.
انتقلت الى السماء، سلمى أبو مرعي والمعروفة في الحياة الرهبانية بالأخت “ايڤون ماري” يناديها الكبار والصغار بكثير من الحنان “ايڤونات”. عبرت الى السماء تاركة في ذاكرتنا وقلوبنا إرثاً خاصاً عن الراهبة المربية في راهبات المحبة البزنسون. نبكي رحيلها وفي الوقت نفسه نشكر الرب لتقدمة حياتها وحبها غير المشروط لكل من عاشت أو تعاملت معه من أهل وراهبات وأطفال . إن مئات الصفحات لن تكفي لنصف جمال وغنى حياتها التي تختصرها “نعم” مريم السخية والفرحة : “أنا أمة الرب فليكن لي بحسب قولك”.
ولدت سلمى في بلدة الدامور في الأول من كانون الثاني 1928 وكبرت كتلميذة ذكية ومحبة للحياة وموهوبة للموسيقى والرسم في مدرسة بعبدات.ودخلت الى الإبتداء في فرنسا ولها من العمر تسعة عشرة سنة وبعد نذورها الأولى في 24 أيلول 1951 أرسلت الى مدرسة الرعاية في دمشق حيث لمعت في إدارة صفوف الحضانة تاركة أثراً مميزاً في قلوب الصغار وذاكرة الكبار الذي عملوا معها. ومن سنة 1967 حتى سنة 1975، اعتنت بقسم الحضانة في مدرسة القديسة حنة في بيروت. وتابعت دراستها كحادقة أطفال وحصلت على دبلوم من “الطفولة الصغيرة” سنة 1969… فكانت الأولى على لبنان.
وقد اجبرتها الحرب اللبنانية على ترك بيروت والذهاب الى مدرسة بعبدات حيث نشأت، تزرع الفرح بين الصغار والكبار حتى موعد التقاعد سنة 2018 بعد حياة نشيطة ومشعّة. وقد تطلب الأمر وقتاً لتقبل وقت الراحة.
كانت الأخت ايڤون ماري المتنبهة، الحاضرة السخية… الناعمة والجميلة، قامتها صغيرة ولكن كبيرة بحبها وحكمتها. تحب المشاركة والعطاء وكانت تعطي بسخاء كبير… كانت تتعامل بكثير من الإيجابية الذي لا يرى في الآخر إلا الناحية الجميلة. تستنبط الصفات الجميلة وتنسى الباقي. لم يكن لديها أعداء لأن الجميع كان يحبها وهي تحب الجميع.
وكانت سمعتها كمربية مميزة تتخطى المكان الذي تعمل فيه وتصل الى المناطق المجاورة. لقد عرفت كيف ترى في عيني الأطفال نظرة يسوع ومن يسوع كانت تغرف قوتها لتنتصر على الحزن الذي صادفته في بعض الأيام الصعبة. فمع كل إشراقة صباح ومن ضحكة الأطفال كانت تستعيد حماسها وفرحها وقوتها. تميّزت بروحها الكشفية : كيفية مواجهة الصعوبات “دائماً مستعدة”. نظمت المخيمات ورافقت الكشافة فئة الصغار والكبار قي بيروت وبعبدات. حملت لقب “النملة الديناميكية” هي التي لا تكلّ ليلاً أو نهاراً، تتأقلم
مع تطور التربية ولا تتوقف عن زرع القيم المسيحية جامعة بين العمل المتقن وكيفية القيام به بتأن وفن. لقد كانت الفنانة والشاعرة.
من يستطيع أن ينساها ؟
من يستطيع أن ينسى الأغاني والنصوص التي كانت تكتبها للصغار والكبار وفي مناسبات الأعياد التي نجتمع بها ضمن الجماعة والرهبنة. من منا لم يعجب بلوحاتها التي تزيّن الصفوف أو القاعات الاحتفالية ؟ من منا لم يتعلّم منها كيف يرسم شجرة أو زهرة… من منا لم يغني الأبيات التي كانت تكتبها لاستقبال الرئيسات أو المحاضرين والزائرين. بالقرب منها كنا نجد الفرح الحقيقي الذي لا تصنّع فيه، فرح نقي يفتح درباً من الرجاء والحب.
عزيزتنا ايڤونات،
من الآن لست في الكفور هذا المكان الذي أسميته ولو مع قليل من الدعاfة : “صومعة القديسة جان-أنتيد”. إنك حالياً في كل مكان، في قلوبنا كما في السماء. استريحي بسلام مع المسيح القائم الذي يستقبلك في ملكوته الأبدي حيث ستلتقين بأمك التي فقدتها وأنت في السادسة من العمر، حيث ستلتقين بالعديد من الإخوة والأخوات وجيش من راهبات المحبة.
نضعك أمام رحمة الله الكبيرة ومعك نرتل التسبيح والتمجيد على حياتك الجميلة، المقدّمة للرب ونطلب منك أنت الآن التي تلتقين بالرب أن تصلي لأجلنا، لأجل لبنان ولأجل السلام في العائلات والعالم.
إلى اللقاء
La vie de Sr Yvonne Marie
Salma Abou-Merhy, connue désormais et appelée « Yvonnette » avec beaucoup d’affection par les grands et les petits, est passée sur l’autre rive en laissant dans nos mémoires un héritage type de la sœur de la Charité, l’éducatrice par excellence. Nous pleurons son départ mais en même temps, nous rendons grâce à Dieu pour l’offrande de sa vie, son amour inconditionnel envers tous ceux et celles avec qui elle a vécu, son amour fidèle envers sa famille, frères et sœurs et leurs enfants. Des centaines de pages ne suffiraient pas pour relater la beauté et la richesse d’une vie qui se résume dans le OUI de Marie : « Je suis la Servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta volonté », un OUI généreux et joyeux sans bavure.
Née à Damour le 1er janvier 1928, Salma grandit comme élève pensionnaire à Baabdath. Dès son jeune âge, elle se révèle intelligente, aimant la vie, douée en musique, chant et dessin, artiste et innovatrice.
A dix neuf ans, elle entre au noviciat en France à Besançon. Juste après sa première profession le 24 – 09 – 1951, elle est nommée à Damas pour s’occuper des classes maternelles. Elle réussit à merveille laissant une empreinte originale dans le cœur des petits comme dans la mémoire des adultes qui ont travaillé avec elle.
De 1967 à 75, elle est à Sainte Anne Beyrouth. Tout en s’occupant du préscolaire, elle suit une formation de jardinière d’enfants et en 1969, elle obtient le diplôme d’éducatrice de la petite enfance. Elle est classée première au Liban. Les années de la guerre l’obligent à quitter Beyrouth pour un an à Baabdath puis à Kfour. Et de 1977 – 2018, la voilà à nouveau à Baabdath, là où elle a grandi, rayonnant sa joie aux petits comme aux grands jusqu’au jour où il fallait prendre la retraite après une vie active, rayonnante. Ce n’est pas sans peine qu’elle accepte de prendre le temps du repos.
Ayant vécu 12 ans consécutifs avec elle, je reconnais qu’Yvonnette est cette personne attentive, délicate, généreuse… simple et belle, menue dans sa taille mais grande en amour et en sagesse. Elle aimait partager, donner et tout donner. Yvonnette est la personne positive qui ne voit dans l’autre que le bon côté. Elle savait relever les qualités et oublier le reste. Elle n’avait pas d’ennemis, tout le monde l’aimait. Et elle aimait tout le monde.
Sa renommée d’éducatrice de la petite enfance dépasse les lieux où elle a travaillé. Elle savait croiser dans les yeux des petits le regard de Jésus. Et c’est en Jésus qu’elle puisait sa force pour vaincre la tristesse de certains jours, et accueillir, à chaque matin, avec le sourire ses « petits » du Jardin d’enfants. C’est avec une âme scoute, habituée au dur, « toujours prête », qu’elle organisait, accompagnait et dirigeait des camps pour la compagnie « Jeannettes » et « Guides » de l’école à Sainte comme au St Enfant Jésus.
Yvonnette totémisée « fourmi dynamique » l’était vraiment. Jamais fatiguée, de nuit comme de jour, elle a su s’adapter à l’évolution didactique et réussi une éducation de pointe, transpirant les valeurs chrétiennes, alliant l’exigence du travail bien fait et la délicatesse des manières de faire. Elle était tout simplement artiste et poète.
Qui peut l’oublier ? Qui peut oublier les cantines qu’elle composait pour les petits, les poèmes et les chants pour les occasions des fêtes et des évènements fraternels et communautaires ? Que de générations d’enfants et d’éducatrices elle a formées, marquée de son style – je dirai un style unique- que j’ose qualifier de simple et beau, d’harmonieux et de différent.
Qui de nous n’a pas admiré la beauté des panneaux qu’elle réalisait pour la décoration des classes. Qui de nous n’a pas appris à son école à dessiner une fleur, esquisser un arbre, harmoniser les tons… toutes, nous avons chanté des chants avec des paroles qu’elle a composées à l’occasion de la fête de chaque sœur de sa communauté, à l’occasion des grands rassemblements en Province, de la visite de nos supérieures où d’autres visiteurs. En communauté, elle savait soigner les temps de prière commune et réussir à nous faire sourire et rire après le passage de la tempête.
Auprès d’elle, nous trouvions toujours une joie pure sans artifice, qui transcende tout repli sur soi et nous ouvre un chemin d’espérance.
Chère Yvonnette, tu n’es plus à Kfour, dans ce lieu que tu appelais, avec un brin de malice, « le monastère de Sainte Jeanne Antide ». Désormais, tu es partout, dans nos cœurs comme au ciel. Repose en paix, le Christ ressuscité t’accueille dans son bonheur éternel où tu vas retrouver ta maman que tu as perdue alors que tu avais 6 ans, tu vas rencontrer tes sœurs et tes frères et une armée de sœurs de la Charité.
Nous te confions à la Miséricorde de Dieu. Avec toi, nous chantons un Alléluia pour ta belle vie offerte à Dieu, nous te prions : toi qui contemples face à face le Seigneur, prie pour nous, prie pour le Liban, pour la paix dans nos familles et nos pays. A Dieu !
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